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Bouteille à la mer
8 novembre 2006

Petite phrase assassine

arbre_lumi_re

Je suis tombée il y a quelques jours sur une petite phrase écrite par Bouteille-fille :"...ma mère nous repète une durite...", et je me suis fais mal.

Cette phrase résonne en moi comme une grande gifle que je me prends en pleine figure.
Je ne suis pas sensée avoir lu ça, mais comme d'habitude, ma curiosité a été la plus forte, et je le paie cash.

"Ma mère nous repète une durite" : à croire que je suis coutumière du fait, que je pète régulièrement un câble, qu'ils nous qu'à attendre que ça passe jusqu'à la prochaine fois. Si c'est l'image que je donne, sacré tableau !

J'ai mal, j'ai très mal à ma petite personne.

Non, je ne suis pas la mère idéale : calme, souriante, disponible et dynamique, parfaite quoi !

Une mère que rien n'atteindrait, qui accepterait d'être la boniche de la maisonnée avec le sourire, de n'être jamais entendue ou considérée, mais qui serait toujours présente pour que ses ouailles ne manquent de rien et surtout ne se rendent compte de rien, que leur existence soit lisse et idyllique.
Une femme à qui tout incomberait et qui jamais ne ploierait sous ce fardeau.

Et bien, pourtant, parfois tout cela me pèse et je me rebelle. Je deviens alors une mère pas très heureuse et pas facile à vivre. Une mère et une femme qui attend, désespérément, un peu d'aide, une once d'attention et, chimère suprême, qu'on la comprenne.

Oui, alors je le regrette, ce n'est pas cette image que je voulais donner à mes enfants, je sais que leur enfance influencera directement leur vie d'adulte, que ce qu'ils vivent maintenant est le ciment de leur avenir.

Mais NON, je ne sais pas faire semblant. Quand je vais mal, je ne sais plus sourir ou blaguer. Et tout le monde en prend plein son grade. Je deviens une mère invivable je crois, enfin ça ils faudrait le leur demander. Et là, je culpabilise, je voudrais tellement qu'ils vivent dans un univers ou règne l'harmonie.

Bon enfin, il me semble que quand ça va bien (ça arrive quand même !), elle est plutôt sympa cette maisonnée, on y rigole, on se fait des calins, on chante... dans ces moments là, je me dis que je rêve, que je voudrais que ce soient ces instants là qui restent dans leur mémoire.

La question cruciale du jour : que garderont-ils de leur mère : la dépressive chronique ou la mère-bonheur ?

Je ne suis pas sûre d'avoir envie de connaître la réponse !

Parce que la petite phrase du haut pourrait me donner une indication...

Photo d'Ingmar WESEMAN

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